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Resources | Cash Flow Management | October 5, 2018

L’impact de l’inflation sur la trésorerie en Europe

C2FO aide les entreprises à relever les défis liés à la hausse de l'inflation


busy shopping mall center with many people

Dans un contexte économique s’illustrant par des taux d’intérêt historiquement bas et une inflation grimpante, force est de constater la déperdition accrue de valeur liée à l’amassement gargantuesque de liquidités au sein des grandes multinationales.

Sur les terres de l’oncle Sam, les taux d’intérêt croissent timidement au désarroi de Donald Trump qui a déclaré ne pas être « enchanté » par la politique de resserrement de la Réserve fédérale. Les bénéfices des entreprises américaines se situent en effet à des niveaux presque record et leurs trésoriers ont aujourd’hui le luxe de décider de la meilleure façon d’allouer ce surplus de trésorerie reçu plus tôt cette année.

Voilà une situation qui contraste grandement avecce que nous vivons outre-Atlantique… Le taux de refinancement de référence de la Banque Centrale Européenne n’a pas décollé de zéro depuis 30 mois, une situation qui ne devrait guère évoluer d’ici l’été 2019. Au Nord de l’hexagone, la Banque d’Angleterre a accepté le mois dernier une faible hausse d’un quart de point de son taux de base afin de le hisser à 0,75 %. Un nouveau dopage du taux reste cependant difficile à envisager au vu de l’incertitude causée par le Brexit.

Malheureusement pour les entreprises de notre vieux continent, l’inflation aujourd’hui à 2% devrait augmenter davantage dans un environnement à taux faibles (voire négatifs) persistant. Ceci allié à une période prolongée de retours sur investissement négligeables fait indéniablement subir aux entreprises une déperdition conséquente de valeur.

Cette situation préjudiciable pour les services de trésorerie est amplifiée par l’accumulation phénoménale de liquidités qui a été le « réflexe pavlovien » d’un grand nombre d’entreprises après la crise financière de 2008. Pré-2008, ces entreprises prenaient en effet garde à ne pas détenir des liquidités trop importantes risquant de faire d’elles des cibles de rachats mais le choc lié à la crise du crédit a rapidement poussé la majorité d’entre elles à accumuler des liquidités. Depuis, face à l’assouplissement quantitatif couplé à des taux d’intérêt historiquement bas, une attitude attentiste s’est imposée marquant ainsi le début de l’ère du « wait and see ».

Au fil du temps cet attentisme s’est avéré coûteux et les rendements des entreprises restent faibles car les banques continuent à bouder leurs liquidités. Un rendement nul voire négatif sur la trésorerie alors que l’inflation atteint 2 % équivaut à une perte de 20 millions d’euros sur un an pour un milliard d’euros de trésorerie.

Avec un risque politique grandissant mettant à mal la stabilité des chaînes logistiques, le coût de l’inaction prend désormais une toute autre tournure. Brexit, guerres commerciales, crises monétaires (Turquie et Argentine) sont autant de facteurs qui alimentent les pressions inflationnistes provenant de la difficulté des entreprises à s’approvisionner au sein de leurs marchés traditionnels.

Un seau percé

Avec des niveaux de liquidités à la fois statiques et élevés, les trésoriers doivent hâtivement trouver des alternatives de placements intéressants afin de contrebalancer la déperdition de valeur causée par l’inflation. Les options associant risque modéré et rendement attractif restent cependant très limitées : d’un côté des valeurs refuges telles que les obligations souveraines Allemandes produisent des rendements presque imperceptibles et de l’autre, les politiques d’investissement des entreprises restreignent des placements plus risqués malgré des rendements nettement supérieurs.

Il ne faut pas oublier d’ajouter à cela une politique agressive de réduction des coûts entretenue par de nombreuses entreprises afin de maintenir la rentabilité adéquate qui préservera la note de crédit et apaisera  la nervosité des actionnaires. Nombre d’entreprises sont cependant arrivées en butée de ce processus car ces mesures de réductions de coûts ont souvent été intiées depuis longtemps déjà. Davantage d’efforts de cette nature conduira inévitablement au malaise social d’une part engendré par des licenciements massifs ou une pression accrue sur les fournisseurs, mais aussi une éventuelle perte de compétitivité liée à une réduction de budgets essentiels tels que la R&D.

Les gains qui résultent de ces initiatives ne sont que temporaires car, comme l’illustre un seau dont le fond serait percé, pour 20 millions d’euros d’économies réalisées, l’équivalent ou plus sera perdu en raison de l’inflation. Il devient ainsi très difficile de réduire davantage les coûts sans que cela ne soit très préjudiciable à l’entreprise.

La préoccupation des trésoriers s’est historiquement axée sur la gestion des flux et de la dette du groupe mais au vue de la tendance actuelle inédite d’une forte accumulation de liquidités sur les bilans sur une période aussi longue, une nouvelle approche est de rigueur.

Il y a par ailleurs aujourd’hui un autre constat qu’il est nécessaire de mettre en avant : alors que les fonctions trésorerie,  finance et achats ont un intérêt commun à « colmater la fuite », celles-ci ne communiquent que rarement et se comprennent peu. Renforcer les liens entre ces trois fonctions est essentiel afin de faciliter une communication régulière entre des départements clés  qui s’attèleront à une problématique commune et y remédieront plus efficacement. Alors que les organisations les plus sophistiquées font de l’abaissement de ces barrières une priorité absolue, il y existe aujourd’hui des solutions à la fois innovantes et fédératrices telles que l’escompte de marché qui s’inscrit pleinement dans une logique de création de valeur pour l’entreprise de manière transversale.

Ces solutions sont aujourd’hui indispensables aux trésoriers qui sont en mesure de contrebalancer les pertes liées à l’inflation en investissant tout excédent de trésorerie au cœur de la chaîne logistique de l’entreprise. Il en résulte une meilleure rentabilité sur la trésorerie investie sans aucune prise de risque crédit couplée à une amélioration de la marge opérationnelle du groupe. In fine, voilà une alternative simple et fédératrice à laquelle nombre de cadres dirigeants se familiarisent alors que l’impact de l’inflation est un thème de plus en plus en vogue au sein des comités exécutifs. Une approche assurément plus pérenne qu’une rustine au fond d’un seau fuyant.

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